Diabète de type 1, pompe à insuline et mortalité cardiovasculaire

L’utilisation d’une pompe à insuline plutôt que des injections multiples au cours de la journée fait-elle diminuer la mortalité chez les diabétiques de type 1 ? Une étude aux résultats impressionnants semble le suggérer, on vous en dit plus.

Diabète de type 1, pompe à insuline et mortalité cardiovasculaire

Des chiffres impressionnants

Une étude menée en Suède et publiée en juin 2015 a montré un impact positif des pompes à insuline sur la mortalité des patients souffrant de diabète de type 1.

Toutes causes confondues, la mortalité diminue de 27 %, ce qui est déjà beaucoup. Mais la mortalité cardiovasculaire diminue de 42 %, et la mortalité liée aux seules maladies coronariennes (infarctus cardiaque) de 45 %.

Ces pourcentages impressionnants reflètent en fait un nombre de patients bénéficiaires très faible (on évitait 3 morts pour mille patients équipés pendant un an).

Pourquoi la pompe à insuline serait-elle si bonne pour la santé cardiovasculaire ?

Les chercheurs évoquent néanmoins plusieurs pistes. On sait ainsi que le port d’une pompe à insuline diminue l’HbA1c, ce qui signifie que la glycémie moyenne est inférieure chez les personnes qui en portent.

Par ailleurs, les hypoglycémies sévères semblent plus rares quand on porte une pompe à insuline.

Or, les auteurs de l’étude expliquent que ces épisodes sont très mauvais pour le cœur : ils peuvent déclencher des arythmies ou des ruptures de la plaque d’athérome qui risque alors de provoquer un infarctus.

Ces éléments restent cependant hypothétiques et n’ont pas été spécifiquement étudiés ici.

Il est aussi tout de même possible que la pompe à insuline ait un autre effet indirect : les patients suivis pour le traitement par pompe bénéficient toujours d’une formation par un prestataire de santé ou un suivi rapproché par le centre initiateur.

Elle pourrait avoir un impact positif sur la compréhension du diabète, son contrôle, les motiverait, les aiderait à adopter un mode de vie plus protecteur.

Une étude qui est loin d'être parfaite

L’étude en question, publiée dans le British Medical Journal, avait ses limites.

Les chercheurs n’avaient pas accès à toutes les informations sur les patients, et n’ont donc pas pu éliminer tous les facteurs extérieurs qui auraient pu influencer les résultats : on connait peu ou pas les caractéristiques du diabète, les complications, les co-thérapies… et l'équilibre glycémique obtenu.

Par ailleurs, d’autres études sur le même sujet ont montré un effet plus modeste.

Enfin, le Pr Jean-Jacques Altman, Chef de service du Service d’Endocrinologie à l’Hôpital européen Georges-Pompidou explique qu’il n'y a pas encore d'études sur les pompes à insuline qui aient montré un bénéfice significatif sur les lésions aux yeux ou aux reins, qui sont pourtant beaucoup plus sensibles à l'équilibre glycémique que les atteintes cardio-vasculaires.

D’autres travaux devraient donc être menés pour que ces résultats puissent être confirmés.


Sources :
Steineck, I. et al., BMJ2015; 350doi: https://dx.doi.org/10.1136/bmj.h3234(Published 22 June 2015)
Pr Jean-Jacques Altman, Chef de service du Service d’Endocrinologie à l’Hôpital européen Georges-Pompidou (www.mydiabby.fr). Le Grand Livre du Diabète, Eyrolles, 3e édition, (2014)

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