Liraglutide : les promesses seront-elles-tenues ?

Liraglutide : les promesses seront-elles-tenues ?

Une étude prometteuse

Après l’empagliflozine, c’est le tour du liraglutide de faire l’objet d’une étude clinique très encourageante. Il semble que cette molécule (dans le diabète de type 2), qui imite une hormone augmentant la sécrétion d'insuline (le GLP 1), protège également le cœur et les vaisseaux. *En effet, selon l’étude clinique publiée en 2016, prendre du liraglutide fait diminuer de 13 % le risque de mort cardiovasculaire, d’infarctus ou d’AVC. La mortalité toutes causes confondues se trouve également diminuée.

Un succès, dans l’ensemble…

La liraglutide est sur le marché depuis plusieurs années et remporte un certain succès.

En effet, cette molécule permet de maîtriser le diabète sans passer par la case insuline, qui tend à inquiéter certains patients. Le liraglutide est en outre relativement facile à utiliser puisqu’il n’y a pas besoin d’adapter les doses, et qu’une injection par jour suffit.

Par ailleurs, à court terme, l’efficacité est indéniable sur l'Hba1c et le poids, sans hypoglycémie.

Des points qui restent à éclaircir…

Malgré tout, il reste des ombres au tableau.

La principale est de taille : si l’on constate que cette molécule protège le cœur, on ne sait pas encore pourquoi !

Rappelons que le diabète nuit aux vaisseaux en général :

les petits, ceux des yeux et des reins : entraînent des rétinopathies et néphropathies ;

les gros, ceux du cœur et du cerveau : augmentent le risque d’infarctus et d’AVC.

Mais dans les études pour évaluer l’efficacité des nouvelles molécules, ces deux facteurs semblent séparés. Le liraglutide améliore la santé cardiovasculaire, mais ne protège pas les petits vaisseaux, ou les protège mal : le risque de néphropathie diminue mais le risque de rétinopathie augmente très légèrement (trop peu pour que les données soient significatives).

Alors que faire ?

Si votre diabétologue vous propose de suivre un traitement à base de liraglutide, si vous avez un diabète non équilibré de type 2 avec un surpoids, cette option est possible.

Il s’agit d’une molécule efficace, qui ne semble pas, avec le petit recul que nous avons, présenter de danger, même si le long terme n'est pas connu. Mais il ne faut pas en attendre de miracle. Le bénéfice sur la santé cardiovasculaire n’est pas énorme, et surtout il demande encore à être expliqué pour que l’on puisse vraiment compter dessus.

N’hésitez pas à échanger sur le sujet avec votre diabétologue.

Pour terminer, un point important mérite d’être rappelé : à côté des bénéfices apportés par le traitement médicamenteux, ne pas fumer, manger correctement et pratiquer une activité physique régulière apportent une efficacité qui n'est plus à démontrer.


Sources :
*Marso, S.P. et al., Liraglutide and Cardiovascular Outcomes in Type 2 Diabetes. N Engl J Med 2016; 375:311-322July 28, 2016DOI: 10.1056/NEJMoa1603827
Pr Jean-Jacques Altman, Chef de service du Service d’Endocrinologie à l’Hôpital européen Georges-Pompidou. Le Grand Livre du Diabète, Eyrolles, 3e édition, (2014).

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